Normandie Des broutards pour l’Iran
Un protocole d’accord commercial a été signé avec un abattoir iranien pour l’exportation de 310 broutards charolais originaires de Normandie.
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Trois cent dix animaux élevés en Normandie, mais de race charolaise, devraient s’envoler par avion-cargo d’ici à la fin du mois de juin, selon la sénatrice de l’Orne Nathalie Goulet et le président de région Hervé Morin, qui annonçaient la signature d’un protocole d’accord commercial, le 4 mai, sur l’exploitation du Gaec Génissel, au château d’Almenêches, dans l’Orne.
Du jamais vu
« Aujourd’hui, nous avons les accords d’exportation de l’État français, les accords d’importation de l’Iran, et les lettres commerciales sont signées. Mais le plus dur reste encore à faire pour effectuer le premier allotement », soulignait Hervé Morin. Cet accord fait suite à une réunion du président de région à l’ambassade de France en Iran, le 14 novembre dernier. Il y avait rencontré un homme d’affaires iranien qui, depuis la reprise économique dans le pays avec la fin de l’embargo, a du mal à fournir la demande en animaux pour son abattoir et son atelier d’engraissement. L’allotement devrait se faire dans les environs de Sées, dans l’Orne, avec la coopérative Agrial. « À terme, si l’opération test est concluante, l’importateur iranien pourra commander entre 20 000 et 30 000 animaux par an, ce qui correspond à ses besoins », souligne Nathalie Goulet. Cela représenterait près de 10 % des naissances du cheptel allaitant de Normandie, soit 300 000 vaches, selon le président de la chambre d’agriculture Daniel Génissel, qui accueillait la réunion sur son exploitation. « Nous avons énormément besoin des marchés d’exportation, même si nous nous plaignons des distorsions de concurrence qui peuvent exister, a-t-il souligné. L’exportation est vitale pour notre agriculture. »
Et Jean-Louis Riotte, éleveur dans l’Yonne et exportateur de bovins, partie prenante de cet accord, d’ajouter : « L’opération serait une première. Aucun animal européen vivant n’a été, à ce jour, expédié vers l’Iran, et encore moins par avion-cargo. »
Mais, dans ce projet, rien n’est encore joué. Un vétérinaire iranien doit intervenir dans les prochains jours pour valider l’organisation de l’expédition. Du côté français, également, le sujet est sensible.
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